L'artiste

J'te le devais...

Je te le dois depuis un moment d'ailleurs. Pardon, j'suis toujours à la traîne...

Écoute bien, et profite, parc'que je ferai pas ça souvent.
C'est d'ailleurs probablement la dernière fois que je vais faire ce que je fais là maintenant.

Je te dédie cet article, à toi, l'écrivain talentueux, la plume acide, l'artiste émérite...
Tu dis toujours que c'est moi l'artiste, et que j'ai de l'or dans les doigts... Et un Baobab dans la main....

C'est marrant, les mots me viennent naturellement, sans que j'ai besoin de réfléchir.
Ça aussi, ça vient de toi.
Même si t'es à 1000 km de distance, j'imagine que t'as accès à c'que j'suis en train d'écrire,
et que dans la minute tu vas voir cet article.
Ça fait 3 ans que tu me tannes pour que je continue mon blog et que je ne laisse pas tomber le dessin.
...
Et ça va faire 1 an que j'ai pas fait de dessin constructif... Peut être parc'que je n'ai plus la menace de ton fouet sur le dos... Ya du relâchement. J'avoue...
...

C'est pas un poème, c'est pas digne de Molière, Racine ou Hugo... Mais bon, ça vient du coeur.
D'ailleurs en parlant de ce coeur...
Il faut que je te dise.

Merci.

Tu es le seul à ne jamais me juger d'être.... Comme toi... Vide à l'intérieur...
De ne rien ressentir plus fort que ça. De vivre avec des schèmes d'émotion préconçus et prémachés...
Tu ne m'embêtes jamais parc'que j'te donne jamais de nouvelle, car tu as compris que je ne pouvais pas ressentir le manque. Tu ne râles jamais quand je ne m'implique pas plus que ça pour telle ou telle chose, car tout a le même gout sableux dans ma bouche... Tu n'as rien contre le fait que je déteste l'humanité...
Que je me déteste pour ce que je suis, mais aussi pour ce que je ne suis pas.
Tu sais ce qui se cache au plus profond de mes veines, et tu ne t'en es jamais soucié. Tu t'en fiches.
Et quelque part, j'aime ça chez toi. Car tu es comme moi. Tu n'as aucune pitié. Tu t'en fous.

A force de te cotoyer, j'ai pris beaucoup, de toi. J'ai pris une partie de ta plume insolente, qui ferait pâlir Rimbaud et autres Rousseau... J'ai pris ton art, je le dessine. Je le parle, je l'exprime à travers mon corps.

Alors j'écris ma joie à travers le crayon sur papier, murs, ou autres tables d'infortune...
Alors j'écris ma rage à travers le froid d'une lame, que je trempe dans le bleu de mon sang impie...

Ouais, j'te dis merci pour tout ça. Tu m'apprends beaucoup chaque jour,
et je ne te remercie pas assez souvent pour ça.

Mais détrompe-toi. Tu es loin d'être un héros, et tu fais des choses que jamais je ne pourrai te pardonner.
Mais en aurais-je encore la possibilité...

Tu es mort il y a un mois, seul, tout seul... Sans que personne ne se doute de rien...
Je l'ai appris il y a 2 semaines, et je n'ai pas pu être là pour ton enterrement.
Tu es mort seul, mais le monde la presse, des médias, où tu étais tant connu, te pleure.
Déjà plusieurs articles te sont consacrées, et le monde de la chronique est en deuil...
Tu es regretté. Les plumes françaises et béninoises te pleurent.
Le canard du Golfe, dont tu étais le directeur, a perdu son père...

Je t'aime, je t'aimais, mais je n'ai absolument rien ressenti. Ton passage aux élysées ne m'a fait ni chaud ni froid, et je le dois à l'héritage sombre et froid que tu m'as légué jadis.

Tu mérites une ôde, tu mérites une marche, tu mérites beaucoup de choses, car tu n'étais pas rien.

Tu étais mon père, et c'était déjà beaucoup.

Repose en paix, géniteur.

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